Petit résumé de course, finisher du Trail de la Côte d’Opale, 42km.

Tout petit résumé, le temps de lecture sera égal à mon temps de course. Je ne m’engage pas à commenter le style qui sera à l’image de ma foulée.

Ingrédients :

- 1L d’eau par heure minimum. N’hésitez pas à en ajouter d’avantage en cours de cuisson afin que la peau n’attache pas au macadam.

- De la pastèque mais pas au deuxième ravito, wtf ?!? Fallait arriver plus tôt feignasse.

- Des semelles orthopédiques qui soulagent ta tendinite mais te donnent de grosses ampoules uniquement le jour de la course, jamais à l’entraînement. Tu préfères une jambe de bois ou des pieds en steak haché ?

- Du sable mou, des dunes et des galets. T’inquiète pas, c’est roulant comme parcours.

- Un tube de labello solaire, par heure également.

- Une casquette tournée en fonction de l’orientation du soleil pour optimiser absolument toute la longueur de la visière. Look de rappeur, balance Diams dans tes écouteurs.

- Des habitants avec des jets d’eau, des seaux et des dizaines de bouteilles d’eau. Les gens du Nord

Cuisson :

7h à 6km/h

Ooh t’as marché, t’es pas un vrai traileur !

Attention, il n’est pas recommandé de planter un couteau dans pâte pour en vérifier la cuisson, fiez vous à la croute brunâtre. Beige-rosé, vous pouvez maintenir au chaud encore une heure ou deux. Cloqué-rougeâtre, oups, trop tard, la traileuse est cramée. Grattez le brûlé comme pour une tranche de pain oubliée dans le toaster et servez avec une sauce.

Déroulé de la recette :

Je n’ai pas beaucoup de souvenirs d’enfance mais il me reste une image et surtout la sensation associé à une de mes récréations de maternelle. Je jouais avec mon ami Yvan et sa coupe au bol.

Il faisait chaud. Alors, nous nous sommes mis à courir parce que ça fait du vent. Et bizarrement, il s’est mis à faire encore plus chaud. Pas si bêtes, nous avons essayé de courir encore plus vite, pour avoir encore plus de vent !

C’est tellement créatif les petits.

Dimanche matin, nous étions donc plusieurs centaines d’adultes, avec le niveau intellectuel d’enfants de maternelle, tentant de voir si en courant nous aurions plus de vent et donc, en toute logique, moins chaud.

N’ayant pas eu la rigueur scientifique de valider l’expérience avec un groupe témoin recevant un placebo (positon semi allongée dans un canapé moelleux, avec un Perrier citron, dans une maison ancienne aux murs épais et volets fermés depuis les premiers rayons du soleil) nous serons donc dans l’obligation de renouveler l’expérience dès que les conditions météo seront à nouveau tout aussi extraordinairement favorables qu’en ce doux mois de septembre.

Fin de la recette.

Ingrédient secret à incorporer en cours de cuisson :

Lorsque la poulette n’arrive même plus à lever une patte, sortez là un moment du four et réservez à l’ombre d’un buisson.

Enlevez l’excédent de panure au sable sur les parties endommagées.

Glissez discrètement dans la conversation « il ne reste que 8km » avec un air mi-cuit. Ce qui consiste à être mi-compréhensif (œil gauche doux et tête légèrement penchée sur le côté) et mi-coach tunevaspaslâchermaintenant (voix ferme et œil droit vif).

Rechargez en sucre. Il faut un aliment choc, un shoot de sérotonine, aux grands maux, les grands remèdes, ajoutez généreusement de la compote. Laisser refroidir.

Au bout de quelques minutes, un puit de lumière s’ouvre, l’énergie jaillit, les baskets se soulèvent. Le miracle de la pompote !

Accessoire indispensable des goûters de maternelle. Dernière pièce du puzzle, la boucle est bouclée.

Bon appétit !

Moralité :

Je ne peux plus poser les talons, même les compeed ont démissionné. Je me déplace sur la pointe des pieds comme Barbie, avec la grâce de Shrek.

Je ne peux donc pas commencer le plan d’entraînement pour le semi de Chablis. Quoi ?!? Elle a déjà repris un dossard ? Deux la même année ? Oooooooh…